La Carotte, le baton et le territoire
Implanter un super héros dans un terreau collectif présente certaines difficultés, particulièrement lorsqu’il est question de pratique relationnelle. Difficile d’être invisible dans des collants avec une cape, difficile de ne pas être éclatant, difficile d’être au même niveau qu’un passant et pourtant, la rencontre de l’Autre arrive.
Être le gars d’un collectif temporaire, d’une vie commune d’une semaine, d’une petite communauté sensible ou la respiration s’accorde à l’alimentation. Se sentir coloré. Grandir en immaturité, grâce aux jeux quotidiens de la proximité d’amies étrangères.
S’offrir un sujet trop grand pour soi : un légume racine porteur de royauté. Porter sur soi quelque chose comme un symbole de réussite ; la carotte doré. Arborer la racine phallique comme objet transactionnel, voir l’impératif de la verticalité dans le déploiement d’un territoire inventé. Échouer à pousser la mélodie, angoisser au contact de la misère de la communauté local, prendre des cours d’équitation avec une jument virile, plus virile que soi. S’approprier un lieu, une zone dans le parc public. Trouver le bon moment grâce aux gestes d’une amie, puiser à même cette présence la concrétisation de ses propres gestes. (Merci Arkadi)
Se retrouver tous les soirs dans le regard de l’autre, sortir de l’isolement de l’expérience individuelle. Conclure dans le partage de l’espace public, être dominé par la frontière, monter à cheval comme un enfant, porter la carotte au public et perdre son innocence.