De la liberté qui point
Quelques parts de No Forget et quelques reliquats
Normand Forget, feu mon beau-père, me répétait souvent ces mots : « Je suis encore vivant ». Vivant comme chargé de désirs, le désir de vivre, de manger, de boire, de s’enivrer, de partager, de rire, de faire l’amour, de jouir et de faire jouir. Ce qui nous reste de lui est inanimé, ne nous laissant que la mémoire et les traces d’un passage. Il laisse un héritage riche, chargé d’objets fabriqués de ses mains ou recueillis au fil du temps.
Quelques morceaux de ce qu’il a collectionné m’ont été offerts. Ces objets, statuettes et restes de matériaux, font partie d’une réserve que Normand amassait avec l’intention éventuelle d’en faire autre chose. La collection nourrissait son processus.
Accueillir ces objets avait pour moi un sens qui en dehors de l’idée du lègue, me propose un rappel. Vivre est une opportunité. Être libre n’est pas un gage, c’est une condition.
Les assemblages que je propose sont un hommage à l’homme et l’artiste qu’était mon beau-père. Ils proposent des compositions où cohabitent des éléments de mobilier et des objets trouvés transformés. L’appropriation des objets de Normand a ce quelque chose de particulier où mon intervention s’ajoute à des gestes déjà posée par l’ancien propriétaire. Il y a une fabrication qui passe par l’addition des objets et des gestes de deux intervenants.
Intéressé par le factice et le mensonge, je tente de réfléchir à l’absurdité qui emplie notre quotidien. Je tente d’insuffler la vie à des objets. De les mettre en scène …