Qu’en est-il de la pensée libertaire aujourd’hui ? La liberté est-elle un dogme ? Et si le zombie était libertarien et le naturiste libertaire ? Est-ce que l’émancipation du naturiste empièterait sur le droit naturel du zombie ? Le zombie est-il collectiviste ? et apolitique ? Le zombie a-t-il des préférences ? Le naturiste est-il égocentrique ? Naturistes vs Zombies est une étude comparative entre deux affirmations esthétiques et politique liées à des modes de représentation de la figure humaine soit ;
Le naturiste (expression du droit à l'entière disposition de son individualité corporelle) prônant une liberté absolue fondée sur la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe.
Le zombie (expression du droit naturel) tous les morts-vivants partiellement décomposés, dépourvus de langage, de raison et souvent de conscience, qui survivent en se nourrissant de la chair humaine des vivants.
Naturiste vs Zombie ou Désir = Désastre
L’obsession de la catastrophe imminente est omniprésente dans les réseaux d’information, dans la littérature, au cinéma et à la télévision. Nous sommes à la merci des changements climatiques et d’une catastrophe écologique, à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale, en proie aux extrémistes religieux, victimes des procédés alimentaires industriels, enclin à succomber sous la prochaine épidémie virale, floués par la corruption et la collusion du monde politique, soumis aux injustices sociales, nous vivons avec l’annonce d’une nouvelle menace à tous les jours.
En amorce à une étude transdisciplinaire portant sur la mise en relation de groupes humains, se compose des scènes où l’occupation du territoire est échafaudée par différentes clôtures. À droite, le zombie, fabuleuse créature métaphorique de cette fin du monde annoncée, consomme sans fin tout ce qu’il trouve de vivant sur son passage. À gauche, le naturiste, figure anarchisante issue de la philosophie libertaire, se cloître et pratique, dans le plus grand secret, l’exposition de son unique bien : son corps.
Nous sommes entrés dans une ère où l’esthétique de la mort est une figure dominante. Ce projet artistique s’inscrit à la suite de mes récentes recherches portant sur les modèles de représentation liés au pouvoir, à l’ordre social et à l’accomplissement de la jeunesse éternelle. Inspiré à la fois par l’omniprésence de la figure du zombie dans la culture populaire (TV, cinéma, publicité, BD) et par certains écrits de Antonio Dominguez-Leiva et Vincent Paris sur l’histoire et les questions sociologiques associées à l’esthétique du mort-vivant, je propose un projet installatif sur les portées métaphoriques liant les notions d’esclavagisme et de zombisme.
