Ce projet de dessin, aux chiens avec suces de bébé au cul, aborde la question de la jouissance subordonnée aux notions de contrôle et d’abandon. Constituées d’une vingtaine de dessins de petit format, l’œuvre met en scène des représentations canines réalisées au graphite, dotées de suces roses colorées à l’aquarelle.

La suce, prétextant ici une occasion de faire jouir des animaux domestiques, manifeste d’un plaisir imposé. Infligé par le maître, par le bienfaiteur ou encore, par une forme de parent adoptif. Le contexte aborde les rôles et obligations du rapport dominant/dominé.

Les appendices roses, qui obstruent l’arrière train des chiens, étayent aussi un rôle de censure. D’abord perçu comme objets ludiques (portés comme ornements à la genèse des raves), les palettes roses couvrent le derrière des bêtes camouflant ainsi leurs trouffions. Inutile de faire ici le parallèle avec le bébé qu’on réduit au silence en lui mettant la suce à la bouche. La suce joue ici le double rôle d’objet de plaisir et d’objet de censure. Liées à l’idée d’une jouissance animale  tout en cachant ces organes dont la morale nous impose de nier l’existence et ce, même sur nos propres corps. Je réfléchie à l’aspect ludique de la suce en lui assignant un rôle, à la fois, puritain et disgracieux.